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Prototype de caméra de Télévision mécanique 60 lignes.

Histoire.

En 1930, René BARTHELEMY expérimente dans son laboratoire de télévision à la Compagnie des Compteurs de Montrouge, deux techniques de prise de vue, qu'il utilise pour l'exploration en 30 lignes, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients.

L'une d'elle, utilisée également par John L. BAIRD à Londres, est le 'Flying Spot' ou exploration à spot mobile.

Avec cette technique, le sujet à téléviser est plongé dans l'obscurité complète et un mince pinceau de lumière intense provenant d'une lampe à arc vient balayer son visage en en explorant tous les contours.

Voir photo ci-dessous (studio de Marc CHAUVIERRE.1932).

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La lumière réfléchie sur le visage est alors captée par un ensemble de cellules photo-électriques placées de part et d'autre du sujet et qui génèrent ainsi un courant électrique variable qui sera amplifié avant d'être transmis aux récepteurs.

Le gros inconvénient de cette technique,qui n'a d'ailleurs pas survécu, est la necessité absolue de plonger la scène à téléviser dans le noir total.

La technique de prise de vue en lumière diffuse, fonctionne selon un principe différent.

Cette fois, la scène à téléviser est violemment éclairée et la lumière des projecteurs réfléchie sur les éléments objets ou personnages, est captée par une seule cellule photo-électrique placée derrière le disque analyseur de Nipkow.

A l'époque, le gros inconvénient de cette technique, est la quantité énorme de lumière nécessaire pour sensibiliser l'unique cellule photo-électrique, peu performante et à cause de la perte subie à travers le disque analyseur.

Plus les trous du disque sont petits, plus la perte est importante. Ainsi le 60 lignes demandera une quantité de lumière équivalente à 15.000 lux.

L'un des défis auxquel on se confronte lorsqu'on veut reproduire des images de télévision hors des normes actuelles, est de pouvoir générer un signal permettant d'alimenter les récepteurs anciens. En effet, plus aucun système de télévision contemporain n'est compatible avec ce qui a existé, et à fortiori ce que l'on veut restituer, en matière de télévision des années 30 et au-delà.

La caméra 60 lignes présentée ici, a été la première machine construite pour l'Atelier de Télévision Mécanique, car elle était incontournable pour fournir un signal aux récepteurs avant l'utilisation du transcodeur vidéo multistandard Aurora.

Sa conception et réalisation a necessité plus de 1500 heures de travail et requis des compétences diverses en optique de précision, mécanique de précision, électronique ciblée et menuiserie.

Caractéristiques du prototype.

Il s'agit d'une caméra de prise de vue en lumière diffuse, équipée d'un disque de Nipkow à 60 trous entrainé par un moteur synchrone tournant à 1500 tours/minute. La sensibilité de la machine est considérablement supérieure (+1.000.000) à celle de son ancêtre, compte-tenu de l'utisisation d'un tube photomultiplicateur en remplacement de la cellule photo-électrique.

En raison de sa grande sensibilité, la machine comporte une protection électronique pour prévenir une surcharge accidentelle de lumière ambiante pouvant endommager le tube photomultiplicateur.

De même la porte arrière actionne un interrupteur à l'ouverture, afin de protéger le photomultiplicateur d'une entrée intempestive de lumière à l'intérieur de la machine.

Cette caméra mécanique est emblématique dans la mesure ou elle permet la prise de vue en direct en 60 lignes de définition, telle que réalisée en avril 1935, lors de la première émission officielle des PTT.

C'est la seule machine fonctionelle de ce type en France. Un moniteur cathodique peut lui être connecté, aux fins de contrôle et démonstration.

 

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